Le secteur des jeux et paris en ligne, qui a bénéficié d'une ouverture de marché le 8 juin 2010, serait loin d'avoir exploité son potentiel, sous l'effet d'une législation trop contraignante, juge une récente étude menée par Francis Merlin, Délégué général du Monaco Igaming Exchanges, le salon professionnel des jeux et paris en ligne. 400.000 joueurs se connecteraient toujours à des sites illégaux. Ce constat concerneraient particulièrement les joueurs de poker, dont 100.000 à 200.000 seraient insatisfaits de l'offre française.
Si l'Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) s'est dite satisfaite la semaine dernière du premier bilan de l'ouverture à la concurrence du marché des jeux en ligne qui a totalisé cinq millairds d'euros de mises jusqu'à fin 2010, le secteur serait loin d'avoir attiré tous les joueurs habitués à se rendre sur des sites illégaux.
Selon Francis Merlin, 2,5 à 3 millions de joueurs seraient intéressés pour jouer au poker en ligne. Mais aujourd'hui, 100.000 à 200.000 internautes se connectent toujours à des sites illégaux, quand ils étaient 600.000 avant l'ouverture à la concurrence.
Insatisfaits de l'offre française, leurs envies de jeu sont en effet freinées par un taux de taxation élevé (2% des mises), un type de variantes de poker limité et un taux de retour au joueur limité à 85% (contre 92% à l'étranger).
De leurs côtés, les paris sportifs sur le football n'ont pas encore fédéré les 3 millions d'internautes susceptibles de miser sur une compétition. "Les joueurs ne parient que très peu sur le championnat français, mais beaucoup sur les grandes compétitions et les grandes équipes étrangères", analyse le Délégué général.
Ainsi, si la Coupe du monde en Afrique du Sud a généré 56% des mises des paris sur le football en 2010, le fiasco des Bleus n'a pas donné envie aux internautes français de tenter leur chance. Résultat : des baisses du montant des paris de 30% et du nombre de parieurs de moins de 60% ont été enregistrées.
Seuls les paris hippiques en ligne tirent leur épingle du jeu, avec 452 millions d'euros de mises en 2010. "Une grande partie des parieurs hippiques terrestres qui sont les clients potentiels des paris hippiques en ligne, ne sont pas de la génération Internet. Cette situation constitue un frein au développement des paris hippiques en ligne" tempère Francis Merlin.
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