Dix milliards d’euros. Telle est la somme rondelette que les Français ont perdue au jeu en 2015, selon les chiffres collectés par Le Monde. Ce montant correspond à tout ce que les particuliers ont misé en un an dans les jeux d’argent et de hasard, comme le Keno, le PMU ou encore la roulette, en retranchant ce qu’ils ont gagné. C’est en quelque sorte le prix qu’ils acceptent de payer pour cet excitant « corps-à-corps avec le destin », selon la formule d’Anatole France.
Ces 10 milliards ne sont pas perdus pour tout le monde. Ils permettent de vivre aux entreprises organisatrices de ces jeux, et l’Etat en prélève plus de la moitié sous forme de taxes.
En un an, l’argent consacré par les Français aux jeux d’argent et de hasard a augmenté d’environ 2 %, une progression légèrement supérieure à celle des dépenses totales des ménages. Dans les années 1990, la part de la consommation des Français dévolue au jeu s’était nettement accrue, passant de 0,6 % en 1990 à 0,9 % en 2004, selon l’Insee. Depuis, elle tourne autour de 0,8 %, sans changement majeur.
Grands gagnants du moment, les paris sportifs en ligne
Cette relative stabilité globale cache des évolutions très divergentes selon les types de jeu. Grands gagnants du moment, les paris sportifs en ligne. En un an, les Français y ont consacré 19 % en plus, selon les données publiées mercredi 20 janvier par l’Arjel, l’autorité de régulation des jeux en ligne.
Depuis l’ouverture officielle de ce marché à la concurrence, en 2010, la population de joueurs réguliers ne cesse de croître, même lorsqu’il n’y a pas d’événement sportif majeur comme en 2015. A lui seul, le football représente 61 % des mises, mais le tennis et le rugby ont aussi de plus en plus d’adeptes. En 2015, les opérateurs comme Betclic ont en outre un peu amélioré la part des mises gagnée par les joueurs, ce qui a encore renforcé l’attrait de ces paris.
L’essor des paris sportifs en ligne a toute chance de se poursuivre, notamment grâce au développement des jeux sur téléphone mobile. D’autant que pour l’heure, les paris sportifs en ligne représentent moins de 3 % du total des dépenses de jeu.
Autre succès notable, celui de la Française des Jeux
Autre succès notable, celui de la Française des Jeux. L’entreprise publique a beau être déjà l’acteur ultra-dominant du marché français, elle continue à marquer des points d’année en année. Certes, le nombre de ses clients diminue. Mais ceux qui restent dépensent de plus en plus. Si bien que l’héritière de la vieille Loterie Nationale a enregistré un record historique de mises en 2015, et dégagé un produit brut des jeux en hausse de 4 %.
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