Le réaménagement de la dette a donné une bouffée d’oxygène à l'exploitant de casinos. Mais rien n'est encore joué ! Le 29 septembre prochain, le tribunal de commerce de Paris dira si le plan de sauvegarde est prolongé… ou pas.SON ACTUALITÉ. Rien ne va plus pour la deuxième société française de casinos, en perte depuis six ans. En Bourse, le titre est «à la cave» : de 21 euros en 2005, l’action est tombée à 0,74 euro le 27 décembre 2013. Principale explication : Groupe Partouche a péché par excès d’optimisme en multipliant les rachats de maisons de jeu à travers la France depuis plusieurs années.
Il a ensuite connu une série d’événements qui ont pesé sur l’activité du jeu : contrôles systématiques aux entrées des casinos, interdiction de fumer, développement des jeux en ligne et surtout baisse du pouvoir d’achat des ménages français.
■ RECUL DES REVENUS. Contrairement à ses principaux concurrents, le casinotier n’a pas réussi à se diversifier dans d’autres activités. Le groupe Barrière, lui, s’est recentré dans l’hôtellerie de luxe, tandis que le numéro trois du secteur, Joa, s’est développé dans des centres de loisirs (cinémas, salles de séminaire, etc.). Résultat : la baisse de la fréquentation des casinos de Groupe Partouche a provoqué une forte chute des recettes.
■ SA STRATÉGIE. L’objectif prioritaire du groupe est d’améliorer sa structure financière et de redynamiser son activité. La société a donc décidé de vendre certains actifs. Elle a cédé les casinos de Knokke, Dinant et Hauteville, ainsi que l’hôtel Hilton de Lyon. Le montant cumulé des cessions s’élève à 57 millions d’euros. Un pactole qui contribuera en partie au remboursement de la dette.
■ ÉCHÉANCE CRUCIALE. Tout comme le holding familial, Financière Partouche, actionnaire à 66% du casinotier, la société cotée en Bourse Groupe Partouche fait elle aussi l’objet d’une procédure de sauvegarde, qui arrive à son terme le 30 septembre prochain.
Après une audience le 15 septembre, qui a réuni l’administrateur, le mandataire et les représentants de l’entreprise, le tribunal de commerce de Paris doit rendre son arrêté le 29 septembre, concernant le plan de sauvegarde qui donnerait à la société huit années supplémentaires pour rembourser sa dette (jusqu’à fin 2022) avec une baisse du taux d’intérêt à 3,25% (contre 3,50% jusque-là).
Au 31 mars dernier, Groupe Partouche devait 238,6 millions d’euros à un pool financier, dont le fonds américain Oaktree, et 31,9 millions à son actionnaire principal, Financière Partouche. La validation de ce plan redonnerait une bouffée d’oxygène au casinotier.
Patrick Partouche a déjà fait le pari d’une homologation du plan proposé, en achetant sur le marché pour plus de 500 000 euros d’actions entre le 25 juillet et le 13 août.
■ SA VALORISATION. Après le rebond de 84% de l’action Groupe Partouche depuis le début de l’année, la valeur d’entreprise représente 0,6 fois les ventes et 9,2 fois le résultat opérationnel anticipés cette année. L’endettement net équivaut à 1,44 fois l’excédent brut d’exploitation prévu en 2014, contre 1,99 fois un an plus tôt.
Ces ratios peuvent sembler attrayants, mais en l’absence d’amélioration de l’activité et en attendant le verdict du tribunal, l’achat du titre paraît trop risqué.
Enfin, n’oublions pas que les futures cessions d’actifs et le succès du plan de sauvegarde resteront conditionnés à la progression du chiffre d’affaires et des marges. Car, comme le fait remarquer un analyste financier : «Qui voudrait acheter des casinos non rentables ?»
source : lerevenu.com